L'armée française mettra-t-elle des bâtons dans les roues de l'éolien terrestre au point de compromettre son développement ? C'est ce que redoute la filière, qui s'affole d'un possible durcissement des contraintes militaires pesant sur les projets d'implantations. Bien que technique et discret dans les médias, le sujet devient brûlant : alertée, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, cherche un compromis avec Jean-Yves Le Drian, son collègue de la Défense, avant le 1er octobre, date à laquelle commencera la discussion à l'Assemblée du projet de loi sur la transition énergétique censé doper les énergies renouvelables.
En quoi les éoliennes dérangent-elles les militaires ? Pour faire simple, elles peuvent gêner les vols à très basse altitude - notamment des hélicoptères - et perturber la détection des radars. C'est pourquoi elles sont déjà non grata (ou très fortement contraintes) dans les couloirs d'entraînement des forces aériennes RTBA (réseau à très basse altitude), comme dans un rayon de 30 kilomètres autour des radars militaires. Ce que personne ne conteste chez les professionnels de l'éolien. La défense est d'ailleurs systématiquement consultée lors de l'élaboration des projets.
Sauf que l'armée supporte de moins en moins la cohabitation avec ces éoliennes de plus en plus hautes (en dix ans, les installations sont passées de 90 mètres à plus de 150 mètres) et de plus en plus nombreuses (au 1er août, le parc en exploitatio