Ce sera l'un des débats importants de l'automne : les seuils sociaux constituent-ils un frein au développement des entreprises ? Et si oui, faut-il les réformer, voire les supprimer, comme le réclame de longue date le patronat ? Le gouvernement semble aujourd'hui convaincu par les arguments du Medef et de la CGPME. Evoqué par le ministre du Travail, François Rebsamen, au printemps (qui avait parlé d'une suspension de l'effet des seuils pendant trois ans), le sujet a été acté par le président de la République cet été. Dans une interview au Monde, le 20 août, François Hollande explique que «chacun doit admettre la nécessité de lever un certain nombre de verrous et de réduire les effets de seuil». Avant de laisser, au moins dans un premier temps, la place à la négociation entre partenaires sociaux. Mais en cas de désaccord, «le gouvernement saisira le Parlement», a-t-il prévenu.
La CGT, de son côté, a d'ores et déjà déclaré, par la voie de son secrétaire général, Thierry Lepaon, qu'il n'y avait «rien à négocier». La CFDT, elle, n'en fait pas «un sujet tabou», d'après son responsable, Laurent Berger. Mais à condition d'obtenir, en contrepartie, une représentation syndicale dans les petites entreprises. La discussion s'annonce donc tendue. D'autant que les fruits qui en résulteraient semblent maigres : si la réforme est l'occasion de simplifier un système de seuils parfois complexe, les créations d'emplois paraissent très hypothétiques.