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Etats-Unis : les banques paient, pas leurs PDG

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La sanction record infligée à Bank of America pour son rôle dans la crise des subprimes à l’issue d’un accord à l’amiable relance les critiques sur ce type de deal.
Le siège de Bank of America, à Charlotte, en Caroline du Nord. (Photo Mario Tama. Getty Images. AFP )
publié le 2 septembre 2014 à 19h56

«La plus grande amende jamais enregistrée dans l'histoire américaine.» C'est ainsi que Washington a commenté l'accord à l'amiable annoncé la semaine dernière avec Bank of America, selon lequel cette dernière s'engageait à payer 16,65 milliards de dollars (soit 12,7 milliards d'euros) pour son rôle dans la crise des subprimes. «Nous démontrons là notre volonté de protéger les Américains de la fraude financière et de poursuivre ceux qui ont mis en cause l'intégrité et la stabilité de notre économie», a lancé le ministre de la Justice, Eric Holder, lors d'une conférence de presse retransmise sur toutes les chaînes de télévision.

Longtemps accusée de traîner les pieds pour s’attaquer aux responsables de la crise de 2008, l’administration Obama semble décidée à rattraper son retard. Au total, en moins d’un an, le département de la Justice a récupéré un confortable magot de 37 milliards de dollars, après les précédentes amendes infligées à JP Morgan Chase et Citigroup. Et l’entourage d’Eric Holder a déjà laissé entendre que la croisade n’allait pas s’arrêter là, alors que Goldman Sachs et Wells Fargo sont aussi dans le viseur.

Après avoir hésité sur la stratégie à adopter face aux grandes banques, les autorités américaines ont ainsi décidé de s’allier aux procureurs des Etats et à la justice locale afin de mettre une pression maximale sur les établissements qui s’étaient prêtés au jeu dangereux des prêts toxiques. Et cela leur réussit. Dans le cas de Bank of Americ