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Arnault renonce à dompter Hermès

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Après quatre ans de guérilla financière, le patron de LVMH a signé un accord de paix avec le sellier.
Le concours hippique du Saut Hermès, au Grand palais. (Photo Agathe Poupeney. Divergence)
publié le 3 septembre 2014 à 19h46

Il a joué, il a perdu, mais il va devenir encore plus riche. Malgré ses méthodes plus que limites, Bernard Arnault n'est pas parvenu à avaler Hermès. Après une bataille boursière et judiciaire de quatre ans, le propriétaire de LVMH et la société de luxe détenue par la famille Hermès ont annoncé mercredi leur volonté de «pacifier leurs relations», à la suite d'une médiation conduite par le président du tribunal de commerce, Franck Gentin.

Détenteur de 23,2% du capital de Hermès, LVMH s’engage à céder la totalité de sa participation à ses propres actionnaires (qui reçoivent ainsi une sorte de dividende exceptionnel) et à ne plus acheter de nouveaux titres Hermès. Groupe Arnault, le holding familial du milliardaire, va ainsi recevoir 8,5% d’Hermès, valant 2,2 milliards d’euros. Les deux groupes annoncent renoncer aux différents contentieux les opposant. Retour sur un conflit qui a passionné le monde des affaires parisien.

Totale discrétion. Société de luxe présente dans la maroquinerie, le prêt-à-porter, la parfumerie et l'horlogerie, Hermès constituait une proie trop difficile pour le leader mondial du luxe qu'est LVMH. Depuis sa création au XIXe siècle sous forme d'une manufacture de harnais et de selles, son capital est majoritairement détenu par la famille Hermès. Bernard Arnault a-t-il cru qu'il pourrait sauter cet obstacle et convaincre une partie de la centaine d'héritiers-actionnaires de lui céder leurs titres ? En