Il n’a pas encore eu le temps d’employer toute l’artillerie monétaire présentée lors de sa dernière conférence de presse, le 5 juin, qu’il lui faut déjà en augmenter la force de frappe. Lui, c’est Mario Draghi, baptisé «Super Mario» pour avoir évité à la zone euro l’explosion de sa monnaie unique.
Jeudi, pour tenter de déboucher les tuyaux du crédit et pour la septième fois depuis qu'il préside aux destinées monétaires de la zone euro, le dottore Draghi a annoncé une nouvelle baisse du principal taux de refinancement auquel les établissements bancaires empruntent auprès de la BCE. En juin, ce taux avait été baissé à 0,15%. De quoi faire dire en substance à Mario Draghi que ce taux, déjà bas, devrait rester à ce même niveau pour longtemps… Avant d'ajouter : «Sauf problème technique majeur.» C'était en juin. Aujourd'hui, le problème technique majeur est toujours là. Et il se nomme déflation. Mais avec une petite différence qui fait craindre le pire : l'inflation déjà atone, le symptôme le plus caractéristique de cette maladie orpheline de toute thérapie économique, s'est encore dégradée. Elle a de nouveau reculé en août dans la zone euro à 0,3% en rythme annuel. En juillet, elle était ressortie à 0,4%. A des années lumières des 2% d'inflation, niveau cible de la Banque centrale européenne.
C’est justement pour contrer ce phénomène de déflation que Draghi joue à nouveau du levier du taux de refinancement. Désormais, ce ne sera plus 0,15%, mais 0,05%. Autant dire