Virage sur l’aile pour Air France. La compagnie, en quête d’une stratégie pour contrer le low-cost, pousse les feux brutalement sur sa filiale à bas coûts Transavia, filiale du groupe Air France-KLM. Au risque de se fâcher avec ses pilotes.
Des nouvelles bases pour Transavia seront créées en Europe (on évoque Munich, Porto et Lisbonne), a confirmé jeudi soir, la compagnie, après la tenue d’un comité d’entreprise le matin et d’un conseil d’administration l’après-midi. Cela ressemble à une petite déclaration de guerre.
Booster. Jusqu'à présent, les avions (et les équipages) aux couleurs de Transavia étaient basés en France et aux Pays-Bas. Et les contrats de travail étaient de droit français ou néerlandais. Si demain, des bases s'ouvrent au Portugal ou en Allemagne, les pilotes pourraient être embauchés sous contrat local et ne seraient plus régis par la réglementation du travail néerlandaise ou française. C'est le premier motif de colère du SNPL, le puissant syndicat de pilotes d'Air France. «Ce plan, on l'a découvert hier. C'est de la délocalisation sauvage, et elle organise le pillage de notre activité. Air France veut faire comme Easyjet qui met ses pilotes, de droit différents, en concurrence», critique Guillaume Schmid, délégué SNPL.
Lancée en France, en 2007, avec l’aval du SNPL, Transavia a été pensé comme la riposte d’Air France pour lutter contre les compagnies low-cost en Europe. Et elle y a assez bien réussi. Le trafic a