Au début des années 90, à la préhistoire d’Internet, un étudiant finlandais
nommé Linus Torvalds sema les graines de la révolution du logiciel libre en créant son système d’exploitation Linux. Désormais, il existait une alternative open source au duopole propriétaire Windows-Mac, qui régnait jusque-là sans partage sur l’informatique grand public et professionnelle. Chaque utilisateur de Linux se retrouvait libre d’installer et d’utiliser le nouvel OS dissident sur son ordinateur, libre d’en étudier le code et le fonctionnement, libre de le copier et de le redistribuer et, surtout, libre de l’améliorer… Autant de possibilités bannies dans les univers-prisons de Microsoft et Apple. Vingt ans plus tard, l’Italien Massimo Banzi et ses amis techno-hippies sont en train de réussir le tour de force de transposer ces quatre «libertés» du monde immatériel du logiciel au monde matériel des objets ! Avec sa carte à puce à tout faire, Arduino a offert à la communauté des
makers
le couteau suisse de sa révolution «DIY». Nul besoin de cours de codage ou d’électronique : le microcontrôleur Arduino est réputé simple à programmer et la communauté des «arduinautes» rivalise de tutoriels. Evidemment, rien à voir avec les performances d’un microprocesseur. Arduino n’est pas un concurrent pour Intel ou AMD. Son terrain de jeu c’est le bricolage électronique, pas les smartphones ou les tablettes. Avec la petite carte bleue, n’importe qui peut jouer au Géo Trouvetou dans son garage pour conc