Première plateforme de réflexion en Europe destinée à établir des partenariats innovants entre acteurs publics, privés, solidaires et académiques pour lutter contre la pauvreté et la précarité dans les pays du Sud et du Nord, Convergences tient à Paris de ce lundi à mercredi son 7e forum mondial. Entretien avec son inspirateur, Jean-Michel Severino, ex-patron de l'Agence française de développement.
A quoi sert un tel forum ?
A réunir tous ceux qui veulent travailler en partenariat pour résoudre des enjeux collectifs complexes. On vit dans un monde où les solutions et les innovations globales ne peuvent venir que d’alliances entre ONG, entreprises ou institutions. Face au réchauffement climatique ou à la lutte contre les inégalités, il n’y a plus de monopole des Etats sur l’action collective. Si, par exemple, on fait des progrès gigantesques dans la bataille contre le sida, c’est parce que les associations et la société civile ont joué un rôle de mobilisation considérable, que les Etats se sont investis sur le long terme et que les firmes pharmaceutiques ont su se rallier pour trouver des solutions thérapeutiques.
La «cocréation» que vous soutenez dans le «social business» a aussi ses limites. Dans la lutte contre le sida, justement, l’industrie du médicament a toujours défendu les droits de propriété intellectuelle et les traitements de «deuxième ligne» restent souvent inabordables…
Certains acteurs sont venus à la lutte contre le sida contraints et forcés, d'autres - comme l'alliance Gavi [un partenariat public-privé pour l'immunisation et la vaccination, ndlr] - ont comme premier pilier la Fondation Gates qui a des liens très profonds avec l'industrie pharmaceutique, où certains laboratoires sont pro-actifs. Mais leur implication ne résulte pas d'un i