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Analyse

On ne change pas une politique qui perd

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Le déficit qui se creuse à 4,4% semble valider le diagnostic sévère des frondeurs du PS sur les choix économiques de l’Elysée… qui ne peut plus changer d’orientation.
François Hollande et Manuel Valls, le 3 septembre, à l'issue du Conseil des ministres. (Photo Albert Facelly)
publié le 10 septembre 2014 à 19h56

Il y a des chiffres qui peuvent faire beaucoup de mal. Ceux que vient de communiquer le gouvernement sont dévastateurs. A moins d’une semaine du discours de politique générale de Manuel Valls, voilà de quoi crédibiliser un peu plus l’appel à un infléchissement de la politique économique demandée par les députés socialistes frondeurs. On savait que le gouvernement n’a pas pu inverser la courbe du chômage, ni retrouver le sentier d’une croissance digne de ce nom. On sait dorénavant, comble du paradoxe, que sa politique de rigueur budgétaire ne permet même pas de réduire les déficits publics. François Hollande avait pourtant fait de leur réduction un des engagements de son quinquennat. C’était la dernière balise qui clignotait encore dans cette nuit de mauvais résultats. Elle vient de s’éteindre à son tour. Mercredi matin, depuis Bercy, à l’occasion d’une conférence de presse vérité, Michel Sapin, le ministre de l’Economie, a été obligé d’annoncer que le déficit public de la France devrait atteindre 4,4% du PIB cette année (4,3% en 2015) contre 4,1% l’année dernière. La faute à une croissance toujours aussi anémique (0,4% cette année et 1% l’année prochaine) et une inflation dangereusement faiblarde (0,5% en 2014) qui fait craindre le spectre déflationniste.

Contradiction. Il n'a fallu que quelques minutes au député socialiste Pierre-Alain Muet pour envoyer un communiqué prenant acte que «la récession européenne conduit à un déficit publ