Tapenade au phytoplancton, salade de cyanobactéries et chocolat aux algues… Le menu vous laisse perplexe ? Pourtant, la spiruline, une microalgue bleue en forme de spirale qui, depuis 3,5 milliards d'années, peuple les eaux tièdes des lacs alcalins, pourrait bientôt s'inviter à notre table : elle est aujourd'hui considérée par de nombreux experts comme le «super-aliment» de l'avenir. Autrefois appréciée des Aztèques, la spiruline est aussi consommée depuis des siècles sur les bordsdu lac Tchad. Et les vertus de l'arthrospira platensis étaient déjà vantées dans les années 70 par le docteur en microbiologie américain Ripley Fox, qui a initié sa culture en bassin dans le Languedoc-Roussillon.
Victoires. «Aucun autre aliment ne réunit autant de nutriments essentiels à l'homme», explique Bernard Schmitt, endocrinologue et directeur du Centre d'enseignement et de recherches en nutrition humaine (Cernh). En effet, la cyanobactérie contient jusqu'à 70% de protéines, immédiatement assimilables, et l'ensemble des acides aminés et oligoéléments nécessaires à notre santé. Riche en glucides et minéraux, en vitamines et surtout en caroténoïdes bons pour la croissance, elle est aussi l'une des rares espèces à contenir de la phycocyanine, un pigment bleu aux propriétés antioxydantes, détoxifiantes, qui stimule la production de globules rouges et blancs. La Chine, qui fournit 50% des 5 000 tonnes de spiruline sèche produites dans le mond