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enquête

Numérique : les profs à nouvelle école

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Les technologies bouleversent les pratiques d’enseignement. Loin d’être remplacé par les écrans, le maître apprend à s’en servir pour mieux transmettre le savoir.
Une élève utilise un tableau numérique dans une école primaire à Lyon. (Photo Jeff Pachoud. AFP)
publié le 14 septembre 2014 à 17h06

Et si, un jour, le professeur était de trop dans sa classe ? Si face à des élèves circulant sur la Toile avec aisance, surfant sur des logiciels d'exercices et renâclant à écrire sur du papier, il devenait pratiquement inutile, réduit à servir de guide ou d'animateur ? Ces questions peuvent paraître caricaturales, pourtant elles se posent. Avec l'entrée du numérique dans les classes, les enseignants voient contesté leur propre rôle : être celui qui sait. Même ainsi bousculés, ils gardent la conviction d'être irremplaçables. «Je suis professeur de mathématiques et je le reste, que les élèves aient des tablettes ou des crayons. Simplement, j'ai à ma disposition des outils qui améliorent ma pédagogie» : Samy Laribi, 46 ans, enseigne dans la sixième numérique du collège Notre-Dame-de-France, un établissement privé de Malakoff (Hauts-de-Seine). Ses élèves n'ont plus aucun manuel papier. Le soir, au lieu de repartir chargés comme des baudets, ils rentrent avec leur ordinateur portable qui contient les versions numérisées des ouvrages, des logiciels pédagogiques et même leurs jeux : leur «cartable numérique». Le collège, qui scolarise 420 élèves, abrite trois classes de ce type - outre une sixième, une cinquième et une quatrième - et compte devenir tout numérique à la rentrée prochaine.

«Notions». Samy Laribi a exercé pendant vingt ans «à l'ancienne», et continue d'enseigner dans d'autres classes, dites normales, du collège.