Lundi 1er mai 2017, 22 h 30, Bernard, 52 ans, termine sa journée de labeur. Un brin nostalgique, il se souvient des défilés «Bastille-Nation» de la Fête du travail en faveur du progrès social. Une institution du passé. Depuis deux ans, le jour sacré a perdu son statut de jour férié, tout comme le 1er janvier. Le travail, Bernard l'a donc fêté… au travail. «Le meilleur endroit pour lui rendre hommage», selon son patron. Depuis vingt mois, et après deux ans de chômage, il est vendeur dans un magasin alimentaire. Licencié du secteur de la communication, la vente n'était pas sa vocation. Père de famille, il n'était pas non plus très enclin à travailler le dimanche, comme le prévoit son poste. Mais la pression liée aux contrôles renforcés de Pôle Emploi ne lui a guère laissé le choix. Il a donc accepté un salaire 1 156 euros brut mensuels (80% du Smic actuel).
Quinquagénaire, Bernard fait partie des «populations les plus éloignées de l'emploi» éligibles aux nouveaux contrats payés en dessous du revenu minimum. En complément, il perçoit une allocation sociale de 289 euros brut par mois. Mais, tous les mois, les lourdeurs administratives retardent le versement de l'aide. Pour débloquer la situation, le mieux serait de se rendre dans l'agence en charge de son suivi, mais certaines semaines, Bernard a du mal à se libérer. L'an passé, son entreprise a mis en place un nouvel accord sur le temps de travail, faisant passer la durée de son contrat à