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TRIBUNE

Contrôle des chômeurs, une efficacité relative

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par Florian Mayneris, Maître de conférences en économie à l’université catholique de Louvain (Belgique)
publié le 15 septembre 2014 à 17h06

Contrôle des chômeurs, seuils sociaux : face à un chômage endémique et à une sortie de crise qui tarde à se profiler, le gouvernement semble prêt à envisager des remèdes qui empruntent plus aux totems de droite qu’aux marqueurs de gauche. Pourtant, sur ces deux questions, les études dont nous disposons montrent que les gains à attendre de ce que le gouvernement semble prêt à engager sont faibles, voire nuls.

La plupart des évaluations montrent que la mise en place de systèmes de contrôle et de sanction accélère bien la reprise d'emploi des chômeurs. Toutefois, cet effet est d'autant plus fort que le marché du travail est dynamique. En Belgique (1), le contrôle des chômeurs a un effet positif bien plus important en Flandre qu'en Wallonie où le marché du travail est depuis de nombreuses années atone ; et en Wallonie, le dispositif donne de meilleurs résultats dans les arrondissements où le taux de chômage est faible et les offres d'emplois abondantes.

Par ailleurs, d'après l'OCDE, la France fait déjà partie des pays où le contrôle des chômeurs est le plus étroit, avec des comptes à rendre à Pôle Emploi chaque mois. Et si les sanctions y sont en moyenne plus faibles, c'est en raison d'une moindre pénalisation des chômeurs lorsqu'ils ref