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Espagne : l’économie se relève... au prix d’un traumatisme social

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En dépit des signes de reprise encourageants après sa sévère cure d’austérité, le pays reste miné par la dette tandis que pauvreté et inégalités progressent.
Une agence pour l'emploi, à Madrid, en mars. Un quart des actifs espagnols est au chômage. (Photo Andrea Comas. Reuters)
publié le 15 septembre 2014 à 18h26

L'année 2012 fut celle des «ajustements» (après les «errements» du socialiste Zapatero) ; 2013, celle des réformes ; 2014, enfin, celle de la reprise économique. C'est un Mariano Rajoy euphorique qui, le mois dernier, résumait sa trajectoire comme chef du gouvernement : «Une reprise chaque fois plus intense, plus solide», qui «s'est installée pour ne plus s'en aller» et donne à tous les Espagnols «un droit fondé à l'espérance».

Le leader conservateur est sorti gonflé à bloc après la visite d'Angela Merkel, fin août, à Saint-Jacques-de-Compostelle, la chancelière ayant qualifié ce «cher et estimé Mariano» d'«allié européen préférentiel». Le Premier ministre s'enorgueillit donc d'être l'élève modèle de Berlin, et d'incarner ce pays du Sud discipliné, obéissant, dont les politiques d'austérité auraient peu à peu porté leurs fruits et sorti l'Espagne du fossé. «Nous avons la tête hors de l'eau, nous sommes tirés d'affaire», s'est même avancé le pourtant terne Mariano Rajoy la semaine dernière.

Sortie de deux récessions, l’Espagne, qui traîne le boulet d’un chômage colossal (un quart des actifs) et de dépenses publiques liées au sauvetage partiel de ses banques (un crédit de 80 milliards d’euros accordé en juin 2012), serait-elle sur le chemin d’une lente et difficile reconquête ?

«Fragile». Les indicateurs lui seraient, depuis le début de l'année, plutôt favorables. Grâce n