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Interview

«Contre Ebola, il faut faire vite car le virus risque de muter»

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Santé. Patrick Villedieu, responsable d’une ONG présente en Guinée, plaide pour une réponse africaine pour enrayer l’épidémie.
Du personnel de santé brûle du matériel de protection contre Ebola, à Conakry (Guinée), samedi. (Photo Cellou Binani. AFP)
publié le 16 septembre 2014 à 19h26

Personnel médical chinois et cubain, financement (68 millions d’euros supplémentaires) et militaires américains, contributions européennes : le monde multiplie les engagements et se mobilise pour stopper le fléau Ebola. Patrick Villedieu, directeur des opérations de l’ONG Waha (Women and Health Alliance International) qui vient d’ouvrir une mission en Guinée et ex-responsable des programmes d’urgence de Médecins du monde, revient sur cette intensification de la réponse internationale contre l’épidémie, qui a déjà causé 2 461 décès, sur près de 5 000 personnes infectées.

Les annonces de la communauté internationale vont-elles dans le bon sens ?

Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira au sujet de l’épidémie d’Ebola. C’est un signal positif. De plus, la mobilisation s’oriente désormais vers la formation et l’accompagnement des pays affectés, alors qu’elle se limitait, jusque-là, au traitement et à l’isolement. Cette évolution est essentielle. Il est urgent de redonner confiance aux communautés dans leur système de santé.

La méthode employée jusqu’à présent contre l’épidémie n’était pas la bonne ?

Ces derniers mois, les mesures et la communication mises en place ont surtout fait peur. Le message envoyé, «Ebola égale la mort», était très négatif. Cela a provoqué des phénomènes de panique : des centres médicaux d’isolement ont été attaqués, des personnes infectées ont refusé de s’y rendre, d’autres malades souffrant de pathologies diverses o