Les fraudeurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Alors que la gruge des assurés sociaux, régulièrement dénoncée, est comprise entre 2 et 3 milliards d’euros par an, celle des employeurs serait près de dix fois plus importante, selon un rapport de la Cour des comptes à paraître mercredi. En effet, en 2012, le besoin de financement de l’ensemble de la Sécu (assurance chômage et retraites complémentaires comprises) se montait à 19 milliards d’euros. Autrement dit, si la fraude au paiement des cotisations sociales n’existait pas, non seulement il n’y aurait pas de déficit de la Sécu, mais l'ensemble des régimes présenteraient un léger excédent de 1 à 6 milliards d'euros...
Problème : les nouvelles formes de fraudes sont «difficiles à combattre», reconnaît la Cour. Notamment en raison de la mondialisation des échanges, du développement du marché unique européen – qui réunit des pays dont les niveaux de protection sociale sont «très inégaux» –, mais aussi à cause de l'augmentation des transactions dématérialisées. «La fraude transnationale, la sous-traitance en cascade, les faux statuts, les circuits de financement occultes compliquent la tâche des agents chargés du contrôle des cotisations», explique la Cour des comptes. Parmi les nouvelles formes de fraudes : le détournement du régime des