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reportage

Les «anti-1000 vaches» perdent sur le bétail, mais pas la bataille

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Depuis l’arrivée des 150 premières bêtes, les opposants bloquaient l’accès à la ferme géante. Estimant avoir obtenu des avancées, ils l’ont rétabli mardi.
Un camion de collecte du lait arrive à la "ferme des mille vaches" à Drucat le 15 septembre, tandis que des manifestants tentent de lui interdire l'accès. (Photo Denis Charlet. AFP)
publié le 16 septembre 2014 à 19h56

Un ministre impuissant, des militants fatigués, et un entrepreneur, passé du BTP à l'élevage intensif, droit dans ses bottes. La journée de mardi a consacré le coup de force de Michel Ramery, 369e fortune de France, dans son projet d'étable géante. Les opposants à la ferme des 1 000 vaches, bâtie à Drucat (Somme), ont décidé mardi en fin d'après-midi de lever le blocus du site, entamé ce week-end. Il est 4 heures, samedi, quand les 150 premiers bovins sont acheminés en catimini. Immédiatement, les militants de Novissen (1) et de la Confédération paysanne, deuxième syndicat agricole, bloquent les accès à la ferme. Quatre jours plus tard, estimant avoir obtenu des avancées, ils jouent l'apaisement. Sans être dupes : «Le combat continue», assure Michel Kfoury, président de Novissen.

Car dans le camp d'en face, Ramery ne compte pas temporiser. Il espère, à terme, implanter 1 000 vaches laitières dans un hangar de 234 mètres de long, ainsi que 750 veaux et génisses. Une installation d'une taille inédite en France, qui inquiète riverains et partisans d'une agriculture à taille humaine. Mobilisés contre le projet depuis trois ans, ils comptaient sur une réunion de médiation au ministère de l'Agriculture, mardi matin, pour faire entendre leur voix. Las. Alors même que les différentes parties s'installaient autour de la table, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, lâchait, lors d'un déplacement à Rennes, qu'il n'avait pas de «moyen direct» de lim