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Le travail en France, trente ans d'instabilité croissante

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Selon une étude publiée par l'Insee, les emplois sont devenus plus précaires et plus instables, notamment pour les plus fragiles.
Le taux de rotation des salariés, qui mesure les entrées et les sorties dans les entreprises, est passé de 32% en 1982, à 125% en 1999, puis à 177% en 2011. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 17 septembre 2014 à 0h25
(mis à jour le 17 septembre 2014 à 11h17)

La France, pays figé? A l'heure où le Medef surenchérit, jusqu'à la provoc, dans ses propositions de libéralisation du marché du travail, l'Insee revient judicieusement, dans une étude publiée ce mercredi, sur la flexibilisation de l'emploi dans l'Hexagone depuis trente ans.

Selon l'institut, la part des formes particulières d'emploi (FPE, qui incluent l'intérim, les CDD, les contrats aidés et l'apprentissage) est passée, dans le privé, de 5% en 1982, à 13% en 1998. Soit une multiplication par près de trois en 15 ans. Depuis, elle a stagné. Mais la «fluidité» du marché a pris d'autres formes. En effet, parallèlement, le taux de rotation des salariés a explosé. Cet indicateur, qui mesure, sur un an, les entrées et les sorties dans les entreprises, est passé de 32% en 1982, à 125% en 1999, puis à 177% en 2011... Autrement dit, pour cette dernière année, explique l'insee, «pour 100 salariés présents à un moment donné, il y a eu en moyenne, sur un an, 177 entrées et sorties (y compris celles d'un même salarié dans un même établissement)».

Alors que depuis 1998, la part des FPE dans l’emploi privé s’est stabilisée, la poursuite de la hausse du taux de rotation est en réalité due à la réduction drastique des embauches en CDI et à la division par trois de la durée des FPE. En effet, alors qu’en 1982, 50% des embauches se faisaient en CDI, les contr