Les autoroutes à nouveau pointées du doigt. Dans son avis rendu mercredi, l'Autorité de la concurrence dénonce la rente des groupes privés liés au BTP (Vinci, Eiffage, Abertis), depuis la privatisation en 2006, des principales sociétés concessionnaires d'autoroutes (SCA). Les remèdes proposés sont-ils à la hauteur de l'enjeu ? Ou ne faudrait-il pas plutôt renationaliser le réseau ?
Le tiroir-caisse des péages
Les cris d'alerte se succèdent depuis la privatisation sous Dominique de Villepin des principales concessions d'autoroutes. Cette opération «va donner au Premier ministre des marges de manœuvre», justifiait à l'été 2005 le gouvernement, à la veille du lancement de son plan de relance pour la croissance, alors que la France peinait déjà pour respecter l'impératif bruxellois des 3% de déficit. La Cour des comptes s'était montrée sévère en 2013. Elle avait alors pointé l'impuissance de l'administration à collecter des données auprès des sociétés concessionnaires d'autoroute, à peser sur les tarifs des péages (+4% de chiffre d'affaires par an entre 2006 et 2011) et à «exercer des contrôles sur des sociétés puissantes adossées à de grands groupes de BTP». Seul «un nouveau cadre réglementaire» pouvait changer la donne.
D'où la saisine de l'Autorité de la concurrence. Le bilan qu'elle dresse, sept ans après les privatisations, tient du réquisitoire. «La rentabilité exceptionnelle des SCA est assimil