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enquête

Climat il pleut des data

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Émissions de co2, montée des eaux, déforestation… Quand «l’infobésité» met la prédiction au service de la lutte contre le réchauffement.
(Emmanuel Pierrot. Vu pour Libération)
publié le 21 septembre 2014 à 18h26

Le Big Data sauvera-t-il le climat ? La question peut paraître provocatrice. La masse astronomique et exponentielle de données numériques que nous produisons grâce aux énergivores «data centers» n'est-elle pas déjà responsable de 2% des émissions mondiales de CO2 ? Peut-être, mais l'analyse de ces données - pas celle de vos selfies de pieds, quoique, de nos jours… - a un potentiel dingue. Marketing, santé, sécurité, sciences… Pas un jour sans que soit loué l'apport soi-disant révolutionnaire du Big Data - traduisez «mégadonnées», enjoint le Journal officiel du 22 août. Mais on n'avait pas vraiment entendu dire qu'exploiter cette «infobésité» pourrait permettre de lutter contre le réchauffement et ses funestes conséquences. De l'étudier, oui. Les climatologues le font depuis un moment. De s'y adapter, aussi.

En mars, l'administration Obama a par exemple lancé le site web Climate.data.gov, mine de données, services web et outils cartographiques permettant aux collectivités locales, entreprises et citoyens américains de s'informer et se prémunir des effets du changement climatique (inondations et sécheresses dans la phase pilote actuelle ; impacts sur la santé, les écosystèmes et les infrastructures énergétiques quand le service sera pleinement opérationnel). La Maison Blanche a aussi enrôlé une foule d'organisations publiques et privées (dont les incontournables mastodontes Google, Mic