Dans
Minority Report,
le film de Spielberg adapté de la nouvelle éponyme
du grand Philip K.Dick, un Etat policier orwellien cherche à prévenir les crimes à venir en utilisant le don de prescience de mutants : toute personne suspectée par ces «précogs» d’un passage à l’acte imminent est arrêtée préventivement… Avec l’inexorable mise en données du monde, ce cauchemar de science-fiction devient une éventualité. Dans le sillage de l’inquiétante NSA, les centrales de renseignement et les organes de sécurité des grands pays connectés moulinent déjà des quantités abyssales de données personnelles pour tenter de prédire et d’empêcher attentats terroristes ou émeutes urbaines. Mais ce Big Data n’est pas toujours Big Brother. Demain, les milliards d’octets stockés sur les serveurs pourraient même sauver la planète et ses habitants du terrible coup de fièvre qui les menace. Emissions de CO
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et autres gaz à effets de serre, températures, événements climatiques, montée des eaux, épidémies… En analysant et en recoupant toutes les données disponibles pour prendre la température de notre Terre malade, les machines à calcul surpuissantes de la nouvelle ère numérique permettront de lutter bien plus efficacement contre le grand réchauffement en agissant, là où il le faut, sur l’activité humaine, et ce avant qu’il ne soit trop tard. Un
Global Report
que le philosophe Eric Sadin a appelé
«capitalisme précognitif»
dans son livre
la Société de l’anticipation