Le parquet de Brest a lancé un appel à témoins après les incendies du centre des impôts et de la Mutualité sociale agricole (MSA) de Morlaix (Finistère), vendredi, lors d’une manifestation de producteurs de légumes en colère. Président du Sica de Saint-Pol-de-Léon, le premier groupement français de producteurs de légumes, Jean-François Jacob - qui doit rencontrer mercredi le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll - revient sur les raisons de la crise.
Comment expliquez-vous cette flambée de violence ?
On sentait depuis un moment monter l’exaspération et la colère des producteurs et on a tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme, mais rien n’y a fait. Il y a des causes conjoncturelles et une grande inquiétude face à l’avenir. Les producteurs sont sous pression, leurs trésoreries ne peuvent plus faire face et ils doivent affronter des contraintes administratives et fiscales toujours plus fortes qui les empêchent de travailler.
Pouvez-vous revenir sur ces causes conjoncturelles ?
Il y a eu d'abord un hiver doux qui a permis à nos concurrents directs - l'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas - de produire à un moment où la consommation est plutôt basse. Les prix se sont effondrés et ont entraîné des stocks d'invendus. A cela s'est ajouté l'embargo russe à la suite du différend avec l'Ukraine. Résultat, pour notre seul groupement [1 500 producteurs, ndlr], les légumiers ont perdu sur une année 25% de leur chiffre d'affaires.
La Commission européenne a cependant décidé de dégager des compensations…
C’est exact mais les critères d’attribution, sans parler des fraudes, sont inadaptés. Nos exportations vers la Russie qui transitent dans un premier tem