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Libération
Récit

Pilotes en grève : Air France paye le prix de sa stratégie low-cost

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Les syndicats entament leur deuxième semaine de bras de fer, refusant toujours de voler pour leurs filiales à bas coûts selon des conditions au rabais.
publié le 21 septembre 2014 à 20h06

Pas la moindre éclaircie dans le ciel d’Air France. Après six jours de grève, la compagnie aérienne se dirige tout droit vers une deuxième semaine de conflit. Samedi, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a annoncé, après consultation de ses adhérents, la reconduction de la grève jusqu’à vendredi, avertissant que le mouvement pourrait se poursuivre au-delà si la situation de blocage devait persister.

Les négociations sont toujours au point mort entre syndicats et direction qui s'opposent sur les conditions du développement de Transavia, la filiale low-cost d'Air France. Les pilotes réclament un contrat unique aux conditions d'Air France pour aller piloter sur Transavia. Inacceptable pour la direction. Cette dernière accuse les pilotes de menacer le retour à la rentabilité de la compagnie, attendu pour la fin 2014. Frédéric Gagey, le PDG d'Air France, a sorti sa calculette. Il chiffre déjà le coût du conflit à «10 millions à 15 millions d'euros» par jour de grève. Le mouvement pourrait devenir le plus long conflit mené par les pilotes d'Air France depuis 1998.

Tempo. Cette question de la place du low-cost dans la stratégie d'Air France est au cœur du différend. Là où Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, entend faire de Transavia «un outil de croissance» avec la création de 1 000 emplois, dont 250 pilotes, les 6 900 commandants de bord et copilotes y voient surtout la menace de délocalisation et d'externali