Et si les voitures roulaient demain avec des pneus en racines de pissenlit ? L'idée n'est pas si farfelue que cela. Elle est même crédible, si l'on en croit les recherches récentes sur cette plante capable de pousser sur n'importe quel type de sol. Méprisé des jardiniers, qui le considèrent comme une mauvaise herbe, appelé aussi «pisse au lit» en raison de ses vertus diurétiques, le pissenlit tient sa revanche. Des fabricants de pneumatiques comme le japonais Bridgestone, leader mondial du secteur, ou l'allemand Continental (numéro 4 du marché), injectent des millions de dollars dans les études sur une variété originaire de Russie, le Taraxacum kok-saghyz, qui pourrait devenir d'ici cinq ans une alternative crédible au latex naturel tiré de l'hévéa, qui pèse pour près de la moitié de la consommation mondiale de caoutchouc. Si les expérimentations en cours s'avèrent probantes, ce pissenlit dont les racines exsudent un fluide laiteux pourrait bientôt concurrencer le latex, indispensable à la fabrication des pneus. Une récente étude américaine montre que ces pissenlits peuvent produire autant de caoutchouc par hectare que les plantations d'hévéas asiatiques.
Avancée. L'intérêt majeur de cette alternative au latex est la possibilité de rapprocher les lieux de production des centres de consommation, dont les deux principaux sont l'Europe et les Etats-Unis. Or les pneumatiques ont besoin de contenir entre 10% et 40% de caoutchouc natur