François Hollande ne rate jamais une occasion d’affirmer qu’il veut s’inspirer de l’action de Gerhard Schröder pour définir sa politique économique.
Il exprime régulièrement son admiration pour les soi-disant «choix courageux» et «réformes importantes» faits par le chancelier «camarade des patrons» : en Allemagne, à chaque fois que le SPD l'invite à ses congrès - ce qui, compte tenu de la difficulté qu'a le Parti social-démocrate à assumer les dites réformes, revient à parler de corde dans la maison d'un pendu - ou en France comme lors de la dernière conférence de presse.
C’est devenu une rengaine que reprennent en chœur les dirigeants du PS et le Medef : dans les années 2000, l’Allemagne a flexibilisé son marché du travail avec les réformes Hartz ; il s’est formé un consensus et cela a fini par payer ; l’Allemagne a aujourd’hui un faible niveau de chômage, un budget en équilibre et des excédents commerciaux gigantesques. La conclusion qui est tirée, complaisamment rabâchée par nombre d’éditorialistes, est qu’il faut faire pareil ; les mêmes causes devant produire les mêmes effets de ce côté-ci du Rhin.
Il y aurait beaucoup à redire là-dessus. Premièrement, les réformes Hartz n’ont certainement pas fait l’objet d’un consensus. Leur mise en œuvre s’est au contraire déroulée dans un climat conflictuel : mise à l’écart des syndicats, scission au sein du Parti social-démocrate, etc.
Le SPD en paye encore aujourd’hui les conséquences politiques. Sa droitisa