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analyse

La low-cost européenne d’Air France à l’agonie

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Alors que la grève bat des records de durée, la direction pourrait renoncer au projet de Transavia Europe. Les syndicats continuent d’exiger un statut unique pour les pilotes.
Un pilote d'Air France en grève, le 17 septembre à Roissy. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 23 septembre 2014 à 20h06

Le crash de la compagnie Transavia Europe - à peine lancée - se précise. «Si je ne parviens pas à un accord [avec les pilotes, ndlr], on sera obligé d'arrêter. Je le ferai la mort dans l'âme», avait prévenu dès lundi soir Alexandre de Juniac, le PDG du groupe Air France-KLM. Or, aucune sortie de crise ne semblait se dessiner mardi en fin d'après-midi.

A la table des négociations, les pilotes ont préféré la rue, à l’appel du SNPL (syndicat majoritaire), du Spaf et d’Alter. Près de 250 pilotes en uniforme, selon les syndicats, ont défilé à Paris à proximité de l’Assemblée. Certains portaient des marinières sur leurs épaules pour soutenir leurs revendications en faveur d’une compagnie «made in France». Une façon de s’opposer à la création d’une Transavia Europe qui planterait ses bases un peu partout sur le Vieux Continent - Porto, Lisbonne, Munich sont évoqués -, et embaucherait ses pilotes aux conditions locales, avec le risque de concurrencer Air France.

Dénonciation. «La grève ne s'arrête que si le dumping social s'arrête», a insisté le président du SNPL, Jean-Louis Barber. La CGT était au côté des pilotes mardi, contrairement à la CFDT et à la CGC qui dénoncent un mouvement «corporatiste».

La moitié des avions d’Air France étaient encore cloués au sol, mardi, avec seulement 48% de vols assurés. A Lille, tous ont été annulés, et presque autant à Marseille (88%). Pour ce mercredi, Air France prévoit d’exé