Alexandre de Juniac a tranché. Dans la soirée de mercredi, la direction d'Air France a annoncé, pour sortir du conflit, le retrait «immédiat» du projet Transavia Europe. C'est le nom qui a mis le feu aux poudres et provoqué le pourrissement de la crise. Alors que le projet de création d'une nouvelle compagnie baptisée «Transavia Europe» ne figurait pas parmi les motifs initiaux de la grève des pilotes (lire ci-dessous), cette déclinaison «paneuropéenne» de la filiale à bas coûts Transavia France est maintenant au cœur du conflit le plus long de l'histoire d'Air France depuis 1993. Deux semaines de grève qui avaient alors coûté son poste au PDG de l'époque, Bernard Attali.
Après dix jours d'une grève dévastatrice pour l'image d'Air France et synonyme, d'après les calculs de sa direction, de près de 20 millions d'euros de perte par jour, le gouvernement avait haussé le ton dès mercredi matin. Manuel Valls évoquait déjà l'abandon de ce projet afin de ramener les deux parties à la table des négociations. «Si l'abandon ou le report du projet Transavia en Europe permet de trouver une solution de crise, c'est la bonne solution», déclarait le Premier ministre, confirmant à demi-mots l'annonce, quelques heures plus tôt, faite par son secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, selon laquelle le projet n'était pas «suspendu»