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Libération

Air France, une boîte noire

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Toujours aucune sortie de grève ne se profilait, vendredi soir, alors que la compagnie achevait son douzième jour de mouvement social. Retour sur un gâchis made in Air France.
Des avions d'Air France sur le tarmac de Roissy, le 24 septembre 2014. (Photo Stephane de Sakutin. AFP)
publié le 26 septembre 2014 à 20h06

Une grève sans fin ? A moins d'un dénouement dans la nuit de vendredi à samedi, Air France s'acheminait vers un 13e jour de mouvement social. La direction a beau avoir proposé à nouveau aux syndicats de pilotes en grève un protocole «de sortie de crise» - mais sur une base inchangée : poursuivre le développement de sa filiale low-cost Transavia France. Et Manuel Valls a encore haussé le ton appelant de nouveau les pilotes à stopper une grève à ses yeux «insupportable» et «irresponsable». «Air France est-il définitivement impossible à réformer ?» Ce cri d'un pilote dit le désarroi dans lequel la grève la plus longue du groupe depuis 1993 a plongé ses 95 961 salariés. Alors qu'Air France, qui visait un retour aux bénéfices en 2014, devrait rester dans le rouge pour la sixième année d'affilée, ce conflit illustre l'échec du dialogue social dans la compagnie phare d'un pavillon aérien français en perte de vitesse depuis des années. Radiographie d'un «gâchis».

La Provocation. La direction d'Air France l'a toujours affirmé, c'est bien le développement de sa filiale low-cost Transavia France qui constitue aujourd'hui sa priorité stratégique. Une filiale en pleine croissance (+22% entre l'été 2013 et l'été 2014) et pour laquelle elle ambitionne de porter le nombre d'a