Aujourd'hui en difficulté, le PDG d'Air France - KLM, de son vrai nom Alexandre Begoügne de Juniac, est issu de la noblesse d'empire : un aïeul s'était illustré lors de la campagne napoléonienne en Italie, blessé à 14 reprises, poursuivant le combat en dépit d'une balle logée au poumon. L'ultime rejeton, fils d'ambassadeur, est censé perpétrer une lignée familiale au service de l'Etat français. Signe des temps, car «les ailes de l'Etat se sont repliées», l'ersatz du pouvoir régalien étant désormais «très concentré à l'Elysée», il dirige une ancienne entreprise publique désormais cotée en Bourse.
Courtoisie. Chevalière, bretelles apparentes, pieds sur la table, voilier en Bretagne, Alexandre de Juniac paraît prendre un malin plaisir à s'autocaricaturer en aristo nonchalant. Et climatosceptique à l'occasion. Un expert en courtoisie, avec juste ce qu'il faut d'ironie. Mais intraitable en matière de cursus professionnel. Fort d'un parcours estudiantin impeccable (Polytechnique, ENA), comme il sied à un fils de bonne famille de l'Ouest parisien, l'homme a alterné le big business et les cabinets ministériels. Initialement membre du Conseil d'Etat, Juniac intègre en 1993 le cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget. L'expérience dure le temps de la balladurie, deux ans. C'est l'heure de pantoufler : il se retrouve bombardé à la direction de Thomson (qu'il contribuera à rebaptiser Thales). Autodérision aristocratique obl