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Libération

Des casseroles de l’Allemagne aux Bouches-du-Rhône

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Soupçons de rétrocommissions, liens troubles avec les Guérini, financement suspect de l’épouse d’Henri Proglio… Les dossiers ne manquent pas.
publié le 26 septembre 2014 à 20h06

Des anciens dignitaires de l’antique Générale des eaux, qui ont arrosé les politiques de tous bords, Henri Proglio est le seul à être passé à travers les gouttes des affaires. C’est ainsi qu’il est devenu PDG du groupe (rebaptisé Veolia) en 2002 - le patriarche Guy Dejouany et son dauphin, Bernard Forterre, étant judiciairement empêchés. Jamais mis en examen à ce jour, Proglio traîne néanmoins plusieurs casseroles.

En février 2013, son bureau chez EDF est perquisitionné (une première dans la maison) sur commission rogatoire de la justice allemande, enquêtant sur la cession d’une filiale d’EDF outre-Rhin, EnBW, au land du Bade-Wurtemberg. Le prix de 4,7 milliards d’euros paraissant surpayé (12% au-dessus du cours de Bourse), elle soupçonne une rétrocommission en faveur de la CDU, l’UMP locale. EDF dément formellement. Dans la même affaire, une seconde perquisition a visé les locaux parisiens de Morgan Stanley France, présidé par René Proglio, frère jumeau de Henri. Il n’a pas participé à l’évaluation douteuse d’EnBW, mais suivait l’affaire à distance.

Le pataquès en rappelle un précédent, du temps où René Proglio dirigeait la branche française d’Arthur Andersen (AA). En 1994, ce cabinet d’audit avait validé le prix - plutôt bas - d’une entreprise rachetée par Dalkia, la branche chauffage de Veolia. Sur plainte du vendeur, Dalkia et AA sont mis en examen en 2000 pour escroquerie. Les jumeaux Proglio furent sauvés un an plus tard par un vice de procédure.