Quelle que soit l’issue du bras de fer qui paralyse Air France depuis plus de douze jours, des leçons sont d’ores et déjà à tirer de ce conflit. Et d’abord celle-ci : les pilotes ont entre leurs mains un incroyable outil de dissuasion, la capacité de bloquer d’un claquement de doigts une entreprise, voire une partie du pays. Ils auraient tort de ne pas savoir l’utiliser. On voit bien que, face à leur détermination, rien n’y a fait, ni les promesses de la direction ou de l’Etat ni les signes d’impatience de ceux qui, au sein même de la compagnie aérienne, se désolidarisent du mouvement. Résultat : ils ont obtenu l’abandon d’un projet, Transavia Europe, qui aurait pu entraîner délocalisations et conditions de travail fortement revues à la baisse. Ce combat-là était, si ce n’est justifié, du moins compréhensible. En revanche, le maintien de la grève contre le développement de Transavia France est inexcusable. Malheureusement pour la planète, le low-cost est devenu une composante forte du transport aérien (nous en sommes pour la plupart responsables). Faire comme s’il n’existait pas est suicidaire. Et développer le low-cost en maintenant tous les avantages du «high-cost» n’a pas de sens. En termes d’image, les pilotes auraient tout à gagner à stopper leur grève et à négocier en jouant sur l’outil de dissuasion dont ils disposent pour garder certains acquis. Autre leçon : la direction d’Air France n’a pas su gérer ce conflit, son PDG s’y est pris comme un… technocrate et l’Etat a
EDITORIAL
Dissuasion
Article réservé aux abonnés
publié le 26 septembre 2014 à 20h06
Dans la même rubrique