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Libération

«L’entreprise va mal et ils sont en train de tout casser»

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Pour les personnels non grévistes, le conflit prend des allures de saccage.
Jeudi, 300 à 400 personnes, selon la direction, ont protesté devant le siège de la compagnie à Roissy pour réclamer la fin de la grève. (Photo Stephane de Sakutin. AFP)
publié le 26 septembre 2014 à 20h06

«La cohésion sociale de l'entreprise est entamée, raconte Béatrice Lestic, secrétaire générale de la CFDT Air France. Sur le terrain, les tensions sont palpables. Certains sont en colère. Pour d'autres, c'est l'incompréhension. Ils sont désemparés face à la dureté du mouvement et appréhendent les conséquences économiques à venir.» Si l'exaspération gagne du terrain, elle se fait aussi plus visible. «Tous les jours, des salariés manifestent pour dénoncer la grève des pilotes.» Jeudi, une manifestation - 300 à 400 personnes selon la direction - s'est tenue devant le siège de la compagnie à Roissy pour réclamer le retour «[des] pilotes dans les cockpits». Des regroupements spontanés, selon la syndicaliste, même si certains représentants y participent à titre personnel.

La colère s'exprime aussi sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, une page «Stop à la grève des pilotes Air France» compile les photos du personnel des escales de Lyon, Strasbourg ou encore Libreville mobilisés pour faire plier les pilotes. Dans les commentaires, chacun y va de son analyse : «Les pilotes grévistes ne veulent que la tête de Juniac [PDG d'Air France-KLM, ndlr], qui a osé leur demander de faire des efforts pour redresser la compagnie. Honte aux pilotes grévistes qui mettent à mal la compagnie qui les fait vivre», s'agace un superviseur d'Air France. «Le personnel au sol, qui a dû consentir beaucoup d'efforts suite aux différents plans