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Décryptage

Le tour de table des idées reçues

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Salariés hostiles au low-cost, répercussions sur l’emploi, syndicats débordés… Décryptage des poncifs de l’aérien.
publié le 26 septembre 2014 à 19h46

Syndicats conservateurs ? Low-cost en faveur de l’emploi, de la classe moyenne, du développement économique ? Retour sur cinq idées reçues que raconte, en miroir, le conflit à Air France.

Des salariés arc-boutés contre le low-cost ?

L'échec d'Air France à imposer la création de Transavia Europe illustre-t-il le conservatisme des personnels, opposés à tout modèle low-cost ? Pas forcément, assure Philippe Askénazy, directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l'Ecole d'économie de Paris. Pour lui, cette grève est plutôt symptomatique «d'une stratégie qui a été mise en œuvre très tardivement par une direction qui, au départ, n'y croyait pas, et qui cherche à l'imposer à marche forcée quel que soit le coût social de cette transformation». D'où, dit-il, «ce sentiment d'injustice de salariés qui ont le sentiment de payer des erreurs commises par d'autres».

Inéluctable, la mutation accélérée d'un secteur d'activité destiné à gagner ou à conserver des parts de marché en réduisant coûts et prix de vente, rimant avec nivellement par le bas et dégradation des conditions de travail ? «Ce n'est pas linéaire, répond Askénazy. Prenez la coiffure : la généralisation du low-cost en Allemagne commence à être battue en brèche avec le développement du salaire minimum alors qu'elle se développe en France. Idem dans l'aérien, où Easyjet joue aussi sur la montée en gamme.» Et a affiché, pour 2013, 18% de voyages d'aff