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Médecine, textile… l’arachno folie

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EcoFuturdossier
Cliniques et industriels tentent d’exploiter les vertus de la soie.
Légère, élastique, flexible, ultra résistante...la soie des araignées est un matériau d'avenir (Photo Arno Burgi. AFP)
publié le 28 septembre 2014 à 17h06

Présente dans tout l’hémisphère Sud, la femelle Nephila Clavipes, grande comme la paume de la main, tisse d’immenses toiles aux reflets dorés qui, justement, valent de l’or. Légère, étonnamment élastique et flexible tout en étant plus résistante que l’acier ou le nylon, la soie naturelle de cet arachnide amortit les forces de torsion et possède aussi une mémoire de forme.

Depuis longtemps, les qualités de ce biomatériau sont dans le collimateur des industriels à la recherche de fibres et textiles techniques haute performance. Mais si le tissage de ce fil d'un jaune éblouissant est maîtrisé depuis le XVIIe siècle pour faire de somptueuses parures, la question de l'approvisionnement est plus délicate. La collecte par «dévidage» consiste à immobiliser sans douleur les géantes tisserandes et à tirer délicatement le filament de leur abdomen, simultanément enroulé sur une bobine.

Chimère. La technique, qui fournit 200 mètres de soie en quinze minutes, est utilisée par l'équipe du professeur Vogt, chef de laboratoire à la clinique plastique et reconstructrice de la main de Hanovre, en Allemagne, pour expérimenter les propriétés de la soie sur des moutons. Biocompatible, biodégradable, hypoallergénique, la soie naturelle de la Nephila Edulis, élevée sur place, n'engendre ni rejet ni inflammation. Elle fait donc de parfaits fils de suture, favorise la cicatrisation et sert de guide pour la régénération de peau, de cartilage et de cellule