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Frédéric Mazzella. Transporté

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Vendéen et pianiste, ce chercheur en physique a fondé BlaBlaCar, site de covoiturage qui vient de lever 100 millions de dollars.
Frédéric Mazzella, directeur et cofondateur de BlaBlaCar, en août à Paris. (Photo Samuekl Kirszenbaum)
publié le 1er octobre 2014 à 17h46

La genèse de sa success story a des airs de conte pour enfants. Tout commence une veille de Noël. On est en 2003. Frédéric Mazzella doit rentrer dans sa Vendée natale pour les fêtes de fin d'année. Gare Montparnasse, tous les trains affichent complet. Il cherche désespérément un compagnon de route pour partager le trajet. Sans succès. A l'époque, personne n'a entendu parler de covoiturage.Il rentrera finalement chez ses parents à bord de la voiture de sa sœur. Le concept de BlaBlaCar était né. «Je me suis dit que si ce truc-là existait, j'en serais le premier utilisateur», se souvient Mazzella, qui revient justement d'un séjour en Vendée. Yeux gris rieurs et visage poupin, l'entrepreneur se plaît à raconter cette histoire à qui veut l'entendre. Le storytelling est bien rodé, mais on y croit volontiers. Depuis, sa plateforme collaborative, officiellement lancée en 2006 sous le nom de covoiturage.fr avant d'être rebaptisée BlaBlaCar l'an passé, est le leader du covoiturage en France, où elle emploie 90 personnes.

Le covoiturage, c'est dans la Silicon Valley que Mazzella s'y est initié pendant trois ans : il fait alors la navette entre San Francisco et Stanford, sur les carpool lanes, ces voies réservées aux véhicules avec au moins deux passagers à bord. «C'est un dispositif courant là-bas, pour optimiser l'utilisation des voitures et limiter le trafic», explique Mazzella. Il débarque sur le campus de Stanford en 1999 pour étudier la physique. Deux étu