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Comment l'UFC-Que choisir a préparé sa class-action contre Foncia

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La première action collective jamais intentée en France vise à dédommager 318 000 locataires victimes du réseau immobilier.
Dans le collimateur de l'UFC-Que choisir, la facturation par Foncia à ses locataires d'un «service d'avis d'échéance» à 2,30 euros par mois, soit 27,6 euros par an. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 1er octobre 2014 à 13h21

L'UFC-Que choisir a dégainé la première. L'encre des décrets instituant la class-action est à peine sèche, qu'elle monte à l'attaque. Ce mercredi 1er octobre, date d'entrée en vigueur de l'action de groupe, l'association traduit devant les tribunaux le groupe Foncia. Elle chiffre à plus de 300 000 les victimes - des locataires facturés indûment - et le préjudice global à près de 44 millions d'euros.

Normale, cette montée rapide au front, pour une association qui a bataillé pendant presque trois décennies pour obtenir une procédure collective d'indemnisation des victimes. «On était en embuscade», explique à Libération Alain Bazot, le président de l'UFC-Que choisir. L'association a mis à profit les six mois séparant le vote de la loi en mars, de la publication de ses décrets d'application pour sélectionner avec soin une affaire. Elle n'a pas le droit de se tromper. 

«Ce n'est pas facile de trouver un sujet qui a toutes les bonnes conditions. La procédure est très encadrée juridiquement», ajoute Alain Bazot. Deux autres affaires tenaient la corde avant le choix de Foncia. Mais cette dernière a semblé avoir toutes les bonnes propriétés.

Dans le collimateur de l'UFC-Que choisir, la facturation par Foncia à ses locataires d'un «service d'avis d'échéance» à 2,30 euros par mois, soit 27,6 euros par an. Cette somme multipliée par les 318 000 locataires victimes sur cinq ans -au-delà de cinq ans, il y a prescription- aboutit à un «bénéfice frauduleux» pour Foncia, selon les termes de l'association, de près de 44 millions d'euros.

L'UFC-Que choisir a mis toutes les chances de son côté. Le caractère illicite du prélèvement n'est pas contesté. Il a fait l'objet d'un jugement du TGI de Paris en décembre 2013. Et Foncia n'a pas fait appel de sa condamnation. Autre élément favorable: un préjudice identique et répété à des milliers d'exemplaires. Mais, ce n'est pas gagné.

«Il va falloir roder la procédure toute neu