Le géographe Frédéric Dobruszkes (1) est l'auteur de Libéralisation et desserte des territoires : le cas du transport aérien européen (Ed. Peter Lang).
A qui profite le low-cost ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le low-cost ne démocratise pas le transport aérien. Le profil moyen du passager low-cost reste le même que celui des compagnies régulières. Seule exception : les immigrés qui peuvent visiter plus fréquemment leur famille. Mais le long week-end à Marrakech reste réservé à des catégories sociales moyennes supérieures. C’est l’ambiguïté du low-cost. D’un côté, des personnels qui travaillent dans des conditions effroyables, des cotisations sociales qui ne sont pas payées, des subventions publiques qui sont versées. De l’autre côté, une classe moyenne supérieure qui peut voyager davantage. Ça ne profite pas à tout le monde. Ce même déséquilibre existe dans la grande distribution… Nous revenons à une période antérieure aux acquis sociaux. Le low-cost n’a pas amorcé le mouvement, c’est juste le résultat de la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle européenne, que la justice ne dénonce pas. Des syndicats belges ont poursuivi Ryanair pour protester contre l’embauche de personnels en Irlande. Ils ont perdu.
Est-ce qu’économiquement certaines villes y gagnent ?
Quand l’aéroport est une base, que les avions décollent de Beauvais et y rentrent le soir, cela crée quelques emplois directs (liés à l’entretien des appareils) et indirects. Mais l’aéroport low-cost de Charleroi, en Belgique, n’a pas déchaîné les passions pour la ville d