Cinq ans après avoir remporté un contrat colossal aux Emirats arabes unis, coiffant au poteau la fine fleur de l’industrie française, la Corée du Sud se rêve toujours en grand exportateur nucléaire.
En avril, trois jours seulement après le naufrage du ferry Sewol au large de ses côtes - l'une des plus grandes catastrophes de l'histoire du pays -, la présidente sud-coréenne s'envolait vers les Emirats arabes unis pour la cérémonie d'installation de la cuve du réacteur Barakah 1, le premier jamais exporté par Séoul. En maintenant ce déplacement, malgré la tragédie qui se jouait dans son pays et les critiques inévitables qui allaient lui être adressées, Park Geun-hye lançait un message clair : le nucléaire reste un secteur d'exportation prioritaire pour le pays du Matin-Calme. Son prédécesseur Lee Myung-bak s'était fixé comme objectif de faire passer la Corée du Sud du cinquième au troisième rang mondial des exportateurs nucléaires d'ici à 2030, en vendant quelque 80 réacteurs.
Contrat en Jordanie, échec en Turquie
En 2009, les Coréens avaient surpris le monde de l’atome quand leur consortium, emmené par le groupe public d’électricité Kepco, avait raflé, au nez et à la barbe du français Areva, un contrat de près de 15 milliards d’euros, prévoyant la construction de quatre centrales de 1 400 mégawatts chacune. Un projet d’envergure, aux retombées financières et économiques énormes, puisqu’il comprend, outre la construction des installations, la livraison des pièces, des services d’ingénierie et du combustible