Gérard Bellet a baptisé sa société «Jean Bouteille». Le calembour colle pile à son concept 100% inédit : un service d’embouteillage en magasin de liquides alimentaires en vrac, dans des bouteilles en verre consignées. Depuis mars, les clients d’une Biocoop de Villeneuve-d’Ascq (Nord) peuvent remplir à leur guise de jolis flacons au design sérigraphié. Chaque famille de produits a sa «Jean Bouteille» (de vin, d’huile, de vinaigre, bientôt de jus de fruits frais et de bière) et chaque produit sa fontaine. Une fois la fiole pleine (ou pas : on verse autant qu’on veut) et encapsulée, une étiquette imprimée récapitule quantité fournie, numéro de lot, limite de consommation, code-barres…

Consignées à un 1 euro, les bouteilles sont lavées et stérilisées «selon un processus 100% biodégradable» dans de petites unités de lavage, à moins de 25 kilomètres du point de vente. «C'est écologique et économique, assure Gérard Bellet. Les huiles sont 10% moins chères, les vins 15% moins.» Ce Franco-Américain de 30 ans lance ce mois-ci une campagne de financement participatif et vise l'équilibre mi-2015 : «Pour être rentable, je dois laver dix fois plus de bouteilles.» Pas une semaine sans que tel ou tel magasin se montre intéressé, y compris un Intermarché des environs de Montpellier. «Faire de l'économie circulaire avec la plus petite boucle possible suppose de multiplier les unités de lavage. Et le gros désavantage de mon système, pour une marque, c'est qu'elle