«More than Moore» : depuis quelques années, l'électronique s'est trouvé une nouvelle devise. Il s'agit désormais de dépasser la fameuse «loi de Moore» édictée par le cofondateur d'Intel au milieu des années 60 : ce dernier avait alors prédit que le nombre de transistors par circuit de même taille doublerait, à prix constants, tous les dix-huit mois. Moore n'avait pas tort, mais l'on pourrait donc faire encore mieux. A une condition : ne plus fonder toute l'électronique sur le seul silicium, ce cristal semi-conducteur dont le nom - la célèbre Silicon Valley en témoigne - est tout simplement devenu synonyme d'électronique. «Il ne s'agit pas de remplacer le silicium, mais de le compléter par d'autres semi-conducteurs qui présentent d'autres propriétés. Et permettent donc d'élargir considérablement le champ d'application de l'électronique», tempère Patrice Rannou, directeur adjoint de l'Observatoire des micro et nanotechnologies (OMNT) et responsable de la thématique nanotechnologies bio-inspirées.
Sac à dos. Car si, grâce à sa pureté extrême, le silicium présente des performances impressionnantes, il a aussi quelques défauts : sa fabrication à très haute température nécessite beaucoup d'énergie et la gravure des circuits - dans de coûteuses salles blanches - produit énormément de déchets de matière. Le silicium, enfin, peut être mince, mais il reste toujours intrinsèquement rigide : impossible d'imaginer des composants électroniques