Apremière vue, Maxime Laurent est un patron de PME ordinaire. En coulisse, ce discret financier de 65 ans, doté d'un épais carnet d'adresses, orchestre des montages acrobatiques qui lui ont valu d'apparaître dans deux procédures judiciaires. Outre sa participation à la sulfureuse opération Qatar-Veolia (lire page 17), on le croise dans l'enquête sur le financement de l'épouse du patron d'EDF, Henri Proglio, et dans l'affaire Dassault.
Laurent a fondé en 1987 le groupe IGF (Innovation et Gestion financière), rebaptisé Majerty, qui a été valorisé plusieurs dizaines de millions d'euros (1). Présent dans la finance et l'immobilier, Laurent a aussi œuvré dans la reprise d'entreprises en difficulté. Il a été le pionnier en France du «désinvestissement». Cette pratique consiste à racheter des sociétés gorgées de cash, ce qui permet aux patrons de récupérer l'argent en payant moins d'impôts (2). «Vous faites 10% d'économies et ça attire moins l'attention du fisc», témoigne un de ses clients. Après les PME, Laurent a travaillé surtout pour les «grands groupes», expliquait-il en 2007. «Il connaît beaucoup de monde», dit un ex-collaborateur.
Mécène. Décrit comme «très sympathique», c'est aussi un mécène. Il dit avoir financé «une centaine d'artistes», dont l'humoriste Rachida Khalil, épouse d'Henri Proglio, à hauteur de 55 000 euros. Laurent dit ne pas connaître son mari, ancien patron de Veolia d