Analysé par tranche de revenus, c'est un premier bilan inédit des effets des hausses d'impôts intervenus en 2013 et 2014. Révélé par le Monde, qui s'est procuré un document distribué par la rapporteure générale du budget, Valérie Rabault (PS), à ses collègues de la commission des finances de l'Assemblée nationale, il montre comment les 8 milliards d'euros supplémentaires attendus de ces mesures ont plus ou moins affecté les contribuables en fonction du décile de revenu dans lequel ils se situent. Et d'après ces calculs (réalisés à partir de 500 000 déclarations), un nombre réduit de foyers ont supporté une très grande part des hausses.
Si dans le bas de l'échelle, 1,35 million de foyers fiscaux sont devenus imposables en 2013 et 2014, près de 6 des 8 milliards de nouvelles recettes attendues proviennent des ménages situés dans les 9e et 10e déciles. Autrement dit, les classes moyennes supérieures et les hauts revenus (soit 20% des foyers fiscaux) ont réglé les trois quarts de l'addition.
Le document détaille mesure par mesure les effets de ces hausses. Mise en place en 2012, la taxation au barème des revenus du capital (pour aligner leur fiscalité sur celle du travail) - en partie annulé à la suite de la fronde des «pigeons» entrepreneurs - a alourdi l'impôt de 85 000 foyers pour un montant de 3,25 milliards d'euros (une moyenne de 38 470 euros par contribuable). Une facture acquittée à 90% par le dernier décile (revenus supérieurs à 52 448 euros