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Budget : Paris et Bruxelles à cran

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Finances. Le report par la France de ses engagements de réduction de déficit public accroît les tensions avec l’UE.
publié le 12 octobre 2014 à 19h56

La semaine va être très chaude pour Michel Sapin. Alors que l’Assemblée nationale entame ce mardi le débat sur son projet de budget 2015, le ton est brutalement monté entre Paris et certains de ses partenaires européens. La grogne enfle dans les pays qui se sont soumis à des cures d’austérité, et qui voient la France se donner encore deux ans de rab pour réduire son déficit à 3% du PIB, après un deuxième sursis déjà obtenu en juin 2013.

«On leur a donné deux ans. Comment ont-ils utilisé ce temps ? Pour être tout à fait franc, je crois qu’ils ne l’ont pas utilisé pour se réformer. Donc, il ne faut pas réitérer.» : c’est la bombe lancée par le ministre des Finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem.

Chat. Le président de l'Eurogroupe, qui s'exprimait vendredi à Washington en marge de la réunion du FMI, est certes connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche. Mais cette sortie est, pour Paris, un signal de plus que son projet de budget 2015 risque de ne pas être validé, en l'état, par Bruxelles. Pierre Moscovici a d'ailleurs fait passer le message à François Hollande, qui le recevait mardi soir. Pour l'ex-ministre de l'Economie et futur commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires, la copie française ne passera pas sans une correction.

En vertu des textes renforçant la gouvernance budgétaire européenne, la Commission est fondée à demander des révisions aux pays sortant trop des clous. C’est le