«Innover, ce n'est pas avoir une nouvelle idée mais arrêter d'avoir une vieille idée» : voilà ce que répondait Edwin Herbert Land quand on lui demandait comment il avait inventé le procédé de photo instantanée Polaroid en 1947. Concevoir l'innovation comme une «création permanente de la nouveauté», comme l'écrivait Henri Bergson dans l'Evolution créatrice… c'est tout le problème des grandes entreprises qui, après avoir conquis le monde en lançant un produit révolutionnaire, deviennent totalement incapables d'inventer autre chose et s'éteignent lentement. Kodak et Polaroid, précisément, ont bien failli disparaître pour avoir totalement raté le grand virage de la photo numérique. Les deux géants déchus du téléphone mobile Motorola et Nokia ont fini par être rachetés par Lenovo et Microsoft pour ne pas avoir vu venir à temps la révolution du smartphone lancée par Apple. Les manuels de management regorgent d'exemples de grands industriels rattrapés par la roue de l'histoire, qui tourne de plus en plus vite avec l'accélération numérique. Echapper à la théorie de «la destruction créatrice» chère à Schumpeter en réussissant ce petit miracle qui consiste à transformer l'idée nouvelle en «progrès finalisé»… c'est l'obsession de toutes les entreprises. Mais le temps où l'idée de génie fusait toute seule du laboratoire au bureau du PDG est révolu. Au siècle d'Internet, l'innovation ne se conçoit plus de façon verticale et en vase clos, mais de manière ouverte
édito
Tomber les murs
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publié le 12 octobre 2014 à 17h06
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