Pierre-Yves Geoffard, directeur de l'Ecole d'économie de Paris et chroniqueur à Libération, analyse le prix de la banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel obtenu ce lundi par Jean Tirole. Un titre prestigieux accordé après d'autres bons résultats symboliques obtenus récemment par des économistes français: le succès international du livre de Thomas Piketty, ou encore la présence de sept Français sur la liste des 25 économistes jugés influents par le Fonds monétaire international.
Comment résumer les travaux de Jean Tirole qui lui ont valu le prix Nobel ?
Jean Tirole reçoit le prix Nobel essentiellement pour ses travaux sur la concurrence, la régulation, la concurrence imparfaite et l’organisation industrielle. Il a produit de nombreuses analyses, qui insistent sur les asymétries d’information entre différents acteurs et comment ces asymétries empêchent le marché de fonctionner «naturellement». C’est presque la norme: il y a peu de situations où le marché fonctionne spontanément, où la concurrence et la régulation par les prix sont naturelles, aussi bien quand on appelle un plombier