La France, ce pays «fini» et où «rien ne marche», dixit un grand patron britannique, vient de rafler un deuxième Nobel sur six possibles. Après la littérature, c'est donc un économiste made in Toulouse, Jean Tirole, que vient récompenser le «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel». Une ligne de plus au CV de 24 pages de ce natif de Troyes, 61 ans, très discret médiatiquement, mais «hyperprolixe» et «adoubé» dans le monde entier, rappelle un de ses pairs. Son directeur de thèse, Eric Maskin, nobélisé en 2007, émettait même l'hypothèse, rappelait Esther Duflo dans Libération en 2007, que la marque «Jean Tirole» soit «le nom d'emprunt d'une société secrète travaillant nuit et jour pour produire articles, livres et institutions». Et Duflo, économiste du développement et une des 7 promesses françaises parmi les 25 «qui façonnent, selon le FMI, la manière dont nous pensons l'économie globale», d'ajouter alors : «Jean Tirole est un économiste libéral qui croit aux vertus de la concurrence. Mais mieux que de nombreux détracteurs du marché, il en comprend les limites.»
Asymétrie. Le comité de Stockholm l'a primé pour ses travaux multicartes sur la concurrence imparfaite, l'asymétrie des informations - en partie dans le sillage du prix 2001 saluant les travaux de Stiglitz, Akerlof et Spence - ou les limites de l'e