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Revue de presse

Jean Tirole, sacré grand régulateur face au marché tout puissant

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Pour la presse anglo-saxone, le prix Nobel d'économie est l'inspirateur des politiques de régulation qui, admettant que la marché n'a rien de pur et parfait, apportent des moyens de contrecarrer les grandes entreprises au bénéfice des consommateurs.
Le lauréat 2014 du prix Nobel d'économie, Jean Tirole, à Toulouse lundi. (Photo Rémy Gabalda. AFP)
publié le 14 octobre 2014 à 21h32

Question de point de vue. En France, parce qu’il s’intéresse à l’entreprise, à la microéconomie, Jean Tirole est souvent perçu comme un économiste libéral. La perception dans le monde anglo-saxon est diamétralement opposée.

Ainsi le Guardian de Londres présente le nouveau prix Nobel comme l'homme qui tente depuis les années 80 de lutter contre la domination des marchés par les grandes entreprises. «Le comité a choisi un domaine de l'économie devenu de plus en plus important alors que les gouvernements ont privatisé les anciens monopoles publics comme l'eau, l'électricité et les télécommunications et que les travaux de Tirole ont été adoptés par les organismes de réglementation de la concurrence à travers le monde.»

Pour le New York Times, le choix de Jean Tirole comme prix Nobel d'économie souligne au contraire la défaite de l'école de Chicago pour qui le marché trouve naturellement et tout seul son équilibre optimal. Aucune intervention extérieure n'étant nécessaire, l'action publique paraît inutile et l'Etat nocif quelle que soit son action. Pour le quotidien américain, Jean Tirole défend au contraire l'inefficience des marchés et donc la nécessité