Sauvé d’un côté, enfoncé de l’autre. Alors que le gouvernement lance un grand plan pour tenter de stopper la crise du bâtiment, le secteur doit encaisser une grosse faute de gestion… de ce même gouvernement. Selon nos informations, plusieurs centaines d’emplois sont ainsi menacés en Ile-de-France à cause des dysfonctionnements du fonds local d’aide à l’insonorisation des riverains des aéroports.
Suite à une série de décisions électoralistes, ce fonds, destiné à subventionner les travaux d'isolation phonique des logements affectés par le bruit des avions, est aujourd'hui à sec. Résultat : une dizaine d'entreprises de menuiserie et d'isolation ont déjà mis la clé sous la porte. Et plusieurs dizaines d'autres vont suivre, si aucune solution n'est trouvée dans les prochaines semaines. «On est en train de nous décapiter, c'est honteux», lâche le patron d'une PME implantée près de l'aéroport de Roissy.
Doublement. Tout avait pourtant fonctionné sans problème pendant plus de vingt ans. Créés en 1992, les fonds (un par région aéroportuaire) sont alimentés par une taxe versée par les compagnies aériennes, sur le principe du pollueur-payeur, à hauteur de plus de 60 millions d'euros par an au début des années 2000. L'argent est ensuite géré par les aéroports, qui instruisent les demandes des riverains. Vu le poids des plateformes de Roissy et d'Orly, le fonds géré par le groupe Aéroports de Paris (ADP) représente à lui seul plus de 70% des r