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A Carquefou, clopes de fin pour l’usine Seita

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Emploi. A la clôture des négociations, les syndicats se sont engagés à signer le plan social de la direction.
Des employés de Seita Imperial Tobacco, merdi à Nantes. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
publié le 15 octobre 2014 à 20h51

La plus grosse des quatre dernières usines de tabac françaises fermera le 1er janvier à Carquefou (Loire-Atlantique), près de Nantes. Mercredi, les salariés grévistes de la faim ont suspendu leur mouvement, tandis qu'au siège d'Imperial Tobacco France à Montrouge (Hauts-de-Seine), maison mère de Seita qui produit à Carquefou les Gauloises et Gitanes blondes, les syndicats (CGT, Unsa, CFE-CGC) se sont engagés à signer un accord sur l'énième mouture du plan social conduisant à la suppression de plus de 300 emplois. «Leur fric pour monnayer notre silence, on n'en veut pas, on veut juste que la boîte reste ouverte, expliquait pourtant mardi Frédéric. En fait, on nous méprise.»

Ce jour-là, devant l'usine, le brasero est éteint, mais le feu couve : «Pas exclu que l'un d'entre nous fiche le feu à l'usine, même si ça serait pas forcément bon pour nous»,dit un ouvrier arborant un tee-shirt où le célèbre casque ailé des Gauloises et le logo du groupe sont sous-titrés «Serial chômeurs makers».

Disjoncteur. A l'intérieur de l'usine aux accès gardés par des vigiles, les machines sont consignées électriquement, cadenas reliés au disjoncteur. Les ouvriers pensaient ne jamais refaire tourner la production : «On n'est pas en grève, on est en congé spécial. Payés pour attendre la fin…»

La fermeture de l’usine est connue depuis mi-avril. Depuis, la rage alterne avec l’abattement sur le site, toujours dénommé Seit