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Décryptage

Non, 20% des chômeurs ne sont pas des fraudeurs

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Une expérimentation de Pôle Emploi visant à renforcer le contrôle de ses usagers livre des chiffres partiels et difficilement exploitables.
. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 15 octobre 2014 à 16h24

A prendre avec des pincettes… Depuis une semaine, des fuites sur une étude de Pôle Emploi faisaient état d'un taux de 20% de chômeurs ne cherchant pas activement un emploi.  «Ne faisons pas dire aux chiffres autre chose que ce pourquoi ils ont été conçus», a prévenu ce mercredi Jean Bassères. En présentant hier ladite étude, le directeur général de Pôle Emploi a tenté de ramener à leur juste proportion les extrapolations hâtives. L'objectif de cette expérimentation lancée en juin 2013 dans quatre régions (Poitou-Charentes, Paca, France-Comté et Haute-Normandie), a-t-il rappelé d'emblée, était destiné «à mesurer un changement d'organisation, et pas une statistique sur les chômeurs ne cherchant pas d'emploi».

Première raison de l'expérimentation donc : un souci organisationnel. Un conseiller de Pôle Emploi a des difficultés à concilier à la fois l'accompagnement des demandeurs d'emploi et le contrôle de leurs recherches. Dans neuf agences de trois régions, douze personnes au total ont donc été affectées uniquement au contrôle (la Haute-Normandie, qui poursuit par ailleurs son expérimentation, a été mystérieusement écartée des résultats pour «avoir changé de protocole»).

Second argument, le manque de contrôle. «Le dispositif était peu développé à Pôle Emploi», concède Jean Bassères, alors que le code du travail